Bientôt le printemps des pouets-pouets
Je ne pense pas souvent aux choses qui ne m’intéressent pas (et c'est bien normal me direz-vous) mais parfois, au cours d’une conversation, un sujet est abordé et ensuite, me poursuit. Prenez par exemple la poésie. Pas plus tard qu’avant hier soir, entre une question sur la race exacte du scrat d’Ice Age et une remarque à propos du bondage, est apparu le mot "poète".
Et voilà t’y pas que le lendemain matin, la radio parle d’un sondage sur les poètes préférés des français? Aaaaaahhhhhhhhh...
Je dois confesser ici que je N’AIME PAS la poésie. J’ai dû être complètement "matisée" dans mon enfance, ou alors c’est génétique... mais je suis irrémédiablement inapte à goûter aux charmes des poèmes.
Pourtant il m’en reste des traces (j’ai beau frotter, la rime s’accroche! ), surtout de mon préféré : Rimbaud (n°4 du sondage sus-cité). Deux exemples. Tout d’abord le "Dormeur du Val". De mémoire, ça commence par "C’est un petit trou de verdure où chante une rivière accrochant follement aux herbes des haillons d’argent". Jusque là, ça peut encore aller, bien que je préfère ce genre de paysage de visu plutôt que par des mots sur une feuille blanche. Un peu plus loin, on a (toujours de tête) "un soldat jeune, tête nue, et la nuque baignant dans le frais cresson bleu dort... Nature, berce le tendrement, il a froid". Faux! Il suffit de lire le texte en entier une fois pour comprendre que le type EST froid... et qu’il ne peut plus rien sentir, ni chaud, ni froid, ni fraîcheur du cresson. Ensuite, il a "les pieds dans les glaïeuls" et là, ça devient pas crédible. Qui a déjà vu des glaïeuls pousser en pleine nature, hein? Alors, au final, quand j’apprends qu’"il a deux trous rouges au côté droit", ça ne me fait, à moi non plus, ni chaud, ni froid. Ouais je sais, je n’ai pas de cœur, je suis une fille insensible, toussa...
Deuxième exemple, encore plus marrant, la "Bohème". Là, si c’est moi qui l’avais écrit, on m’aurait enfermée de suite ou du moins, on m’aurait envoyée en cure de désintoxication. Je m’explique (et encore une fois, je jure *pfft, pfft* que c’est de mémoire). "J’allais, les mains dans mes poches trouées, mon paletot aussi devenait idéal. J’allais sous le ciel, Muse et j’étais ton féal"... ((après consultation du dictionnaire - petit Larousse édition 2000 – pour vérifier l’orthographe, ce mot n’est plus, de nos jours, employé comme substantif mais uniquement en tant qu’adjectif synonyme de "loyal" et "fidèle". Fin de la parenthèse "je me cultive en lisant un blog débile"))
... "Mon auberge était à la Grande Ourse"... j’ai oublié la suite. De toute façon, c’est de l’auberge dont je veux parler. Dans notre beau pays, qui se trouve *attention culture* entre les 45e et 50e parallèles de l’hémisphère nord, la Grande Ourse est toute l’année au zénith du ciel de nuit (et de jour aussi même si on ne le voit pas). Bref. Pour avoir "l’auberge à la Grande Ourse" (on dirait un horoscope qui prédit l'amour car "Vénus est entrée dans la maison du Verseau"... par la porte de service ^^;), il faut dormir debout, ce qui n’est pas très confortable. Déjà, dormir à la belle étoile n’est pas top à cause de "l’obscure clarté qui tombe des étoiles". Et hop, encore une expression qui ne veut rien dire! Quiconque ayant fait du camping dans un endroit un poil isolé de la civilisation (je sais, c’est dur à trouver de nos jours) pourra le confirmer : les étoiles sont de sacrés lampions et on dormirait mieux si la nuit était plus "obscure" !
Pour finir (dernier extrait "sans supplément de prix"), l’auteur dit s’endormir "un pied contre (s)on cœur". Je demande à voir. J’ai fait dix ans de danse classique, je m’estime donc assez souple pour tenter l’expérience et j'en conclus que non seulement ce n’est pas facile à faire mais encore que personne ne pourrait trouver le sommeil dans une telle posture! Bref, notre poète a écrit n’importe quoi pour se rendre intéressant et faire suer des générations entières de candidats au baccalauréat qui cherchent en vain un sens caché à son délire scriptural.
Sacré Arthur, ta vie durant, tu as couru après les rimes qui ont hanté ma scolarité, que les vers maintenant te poursuivent pour l’éternité !
Et voilà t’y pas que le lendemain matin, la radio parle d’un sondage sur les poètes préférés des français? Aaaaaahhhhhhhhh...
Je dois confesser ici que je N’AIME PAS la poésie. J’ai dû être complètement "matisée" dans mon enfance, ou alors c’est génétique... mais je suis irrémédiablement inapte à goûter aux charmes des poèmes.
Pourtant il m’en reste des traces (j’ai beau frotter, la rime s’accroche! ), surtout de mon préféré : Rimbaud (n°4 du sondage sus-cité). Deux exemples. Tout d’abord le "Dormeur du Val". De mémoire, ça commence par "C’est un petit trou de verdure où chante une rivière accrochant follement aux herbes des haillons d’argent". Jusque là, ça peut encore aller, bien que je préfère ce genre de paysage de visu plutôt que par des mots sur une feuille blanche. Un peu plus loin, on a (toujours de tête) "un soldat jeune, tête nue, et la nuque baignant dans le frais cresson bleu dort... Nature, berce le tendrement, il a froid". Faux! Il suffit de lire le texte en entier une fois pour comprendre que le type EST froid... et qu’il ne peut plus rien sentir, ni chaud, ni froid, ni fraîcheur du cresson. Ensuite, il a "les pieds dans les glaïeuls" et là, ça devient pas crédible. Qui a déjà vu des glaïeuls pousser en pleine nature, hein? Alors, au final, quand j’apprends qu’"il a deux trous rouges au côté droit", ça ne me fait, à moi non plus, ni chaud, ni froid. Ouais je sais, je n’ai pas de cœur, je suis une fille insensible, toussa...
Deuxième exemple, encore plus marrant, la "Bohème". Là, si c’est moi qui l’avais écrit, on m’aurait enfermée de suite ou du moins, on m’aurait envoyée en cure de désintoxication. Je m’explique (et encore une fois, je jure *pfft, pfft* que c’est de mémoire). "J’allais, les mains dans mes poches trouées, mon paletot aussi devenait idéal. J’allais sous le ciel, Muse et j’étais ton féal"... ((après consultation du dictionnaire - petit Larousse édition 2000 – pour vérifier l’orthographe, ce mot n’est plus, de nos jours, employé comme substantif mais uniquement en tant qu’adjectif synonyme de "loyal" et "fidèle". Fin de la parenthèse "je me cultive en lisant un blog débile"))
... "Mon auberge était à la Grande Ourse"... j’ai oublié la suite. De toute façon, c’est de l’auberge dont je veux parler. Dans notre beau pays, qui se trouve *attention culture* entre les 45e et 50e parallèles de l’hémisphère nord, la Grande Ourse est toute l’année au zénith du ciel de nuit (et de jour aussi même si on ne le voit pas). Bref. Pour avoir "l’auberge à la Grande Ourse" (on dirait un horoscope qui prédit l'amour car "Vénus est entrée dans la maison du Verseau"... par la porte de service ^^;), il faut dormir debout, ce qui n’est pas très confortable. Déjà, dormir à la belle étoile n’est pas top à cause de "l’obscure clarté qui tombe des étoiles". Et hop, encore une expression qui ne veut rien dire! Quiconque ayant fait du camping dans un endroit un poil isolé de la civilisation (je sais, c’est dur à trouver de nos jours) pourra le confirmer : les étoiles sont de sacrés lampions et on dormirait mieux si la nuit était plus "obscure" !
Pour finir (dernier extrait "sans supplément de prix"), l’auteur dit s’endormir "un pied contre (s)on cœur". Je demande à voir. J’ai fait dix ans de danse classique, je m’estime donc assez souple pour tenter l’expérience et j'en conclus que non seulement ce n’est pas facile à faire mais encore que personne ne pourrait trouver le sommeil dans une telle posture! Bref, notre poète a écrit n’importe quoi pour se rendre intéressant et faire suer des générations entières de candidats au baccalauréat qui cherchent en vain un sens caché à son délire scriptural.
Sacré Arthur, ta vie durant, tu as couru après les rimes qui ont hanté ma scolarité, que les vers maintenant te poursuivent pour l’éternité !
Ecrit par Kch, le Mercredi 3 Mars 2004, 22:57 dans la rubrique "Ras le Blabla".